Imo / Emdr


Thérapie brève

Bouger les yeux pour débloquer un traumatisme.

Plus de 70% de la population  rapporte  avoir déjà vécu ou été témoin d’un événement  dit « potentiellement traumatisant» au cours de leur vie: accident de la route, agression ou être témoin d’un incident ou d’un décès.

Après un évènement traumatique, pendant des mois voire des années, la victime peut être assaillie par des angoisses, des reviviscences de l’évènement avec des manifestations sur le plan affectif et physique. Par exemple, des détails de l’environnement peuvent activer un souvenir du drame et déclencher des résurgences. Elle est « débordée » par des informations chargées négativement sans parvenir à s’adapter.

Diverses méthodes sont utilisées pour venir en aide à ces personnes : l’IMO (intégration par les mouvements oculaires) et l’EMDR (eye movement desensitization and reprocessing, ou désensibilisation et reprogrammation par mouvement des yeux) en font partie. Ces approches thérapeutiques font appel à des mouvements oculaires et ont été  élaborées dans le but de traiter notamment les effets des traumatismes.

Autant en IMO qu’en EMDR, on s’intéresse aux traces laissées par les événements traumatiques. Par ailleurs, on observe des effets similaires lors d’un traitement en matière de réactions physiques, émotionnelles, cognitives, visuelles, auditives, etc. L’efficacité des deux techniques, quant à elle, apparaît semblable dans la pratique (quelques séances seulement sont nécessaires).

Durant la séance, le thérapeute demande au patient de suivre sa main qu’il déplace dans différentes directions en l’incitant à laisser remonter à sa conscience des souvenirs pénibles et à les libérer des émotions négatives.

L’EMDR, a été élaborée en 1987 par la psychologue californienne Francine Shapiro. Celle-ci constate lors d’une promenade dans un parc public, qu’en suivant des yeux un vol d’oiseaux en opérant des mouvements oculaires latéraux, la charge émotive de ses pensées diminuait.

L’IMO a été élaborée en 1989 par Connirae et Steve Andreas, de Boulder, au Colorado. Danie Beaulieu a par la suite développé la technique (Beaulieu, 2003)

Le traitement par IMO se fonde sur les principes de la programmation neurolinguistique (PNL). Selon cette approche, la direction du regard indiquerait le type d’information auquel le cerveau est en train d’accéder. Connirae et Steve Andreas ont proposé qu’en dirigeant le regard d’un client alors qu’il se remémore un souvenir traumatique vers différentes directions, on permettrait au cerveau d’accéder à de nouvelles informations sensorielles.

D’autres formes de stimulations que les mouvements oculaires peuvent être utilisées comme les tapotements (tapping sur les genoux, les pieds, les épaules…) Dans tous ces cas, la personne peut développer ses capacités à mobiliser des ressources pour dépasser l’événement traumatique; les émotions négatives laissent place peu à peu à des émotions positives ou neutres, des perceptions différentes de l’expérience traumatique et/ou de nouvelles sensations corporelles.

Le processus de guérison 

L’évènement traumatique peut laisser une empreinte des informations trop puissante dans le système limbique (ensemble de structures contrôlant en particulier les processus émotionnels). Ces informations ne peuvent pas être transférées vers le cortex frontal où elles seraient analysées de manière plus objective. Le souvenir douloureux peut alors survenir à n’importe quel moment à la conscience du patient.

Pour rétablir le passage vers le cortex frontal, il faudrait déverrouiller les données pénibles en diminuant l’activité du système limbique. Les techniques psychothérapeutiques précédemment énoncées (IMO/ EMDR/ Stimulations type taping etc…) permettrait d’y contribuer en focalisant l’attention du patient. L’évènement est alors mis en perspective, il est verbalisé, et perd de sa connotation traumatique.